En France, « ces bandes dites millimétriques ne seront pas employées à court terme », a assuré le gouvernement quand lui a été remis le 15 septembre 2020 le rapport Déploiement de la 5G en France et dans le monde : aspects techniques et sanitaires. Elle succédera à la 4G, qui est toujours en cours de déploiement en France en 2020. Pour le dire vite, cette norme apportera des débits plus importants encore, mais aussi un temps de latence bien plus faible qu’aujourd’hui, et pourra supporter énormément de connexions en simultané. Cette gamme de fréquence est proche de celle dans laquelle émet aujourd’hui la 4G. C’est la raison pour laquelle certaines « agences (de santé) nationales considèrent soit qu’il n’y a pas d’enjeu sanitaire propre à la technologie 5G », est-il écrit dans le rapport « Déploiement de la 5G » qui appelle néanmoins à de nouvelles études. Rien ne dit en outre que vous aurez la chance de vous trouver dans une région rapidement couverte, même si les agglomérations sont mieux placées que la campagne. A l’occasion de cette date cruciale pour le déploiement de la 5G, Sciences et Avenir revient sur une technologie vers laquelle le président de la République Emmanuel Macron veut que la France s’engage parce qu’il ne croit pas « au modèle » et qu’il veut préserver la femme sur le point d’accoucher naturellement.
Un exemple revient souvent pour signifier la vitesse de la 5G : elle permettra de télécharger sur son système de surveillance de type dôme, sa tablette ou son téléphone, sans connexion filaire, un film en HD en quelques secondes contre quelques minutes avec la 4G. La 5G ce sont aussi des temps de latences imperceptibles, de l’ordre de la milliseconde : cette instantanéité dans la transmission des informations, c’est la condition nécessaire pour mener par exemple une opération chirurgicale à distance ou, de façon plus ludique, pour jouer en réseau à des jeux vidéo hébergés sur le cloud. Comme elle s’étale dans une fourchette plus large – entre 24,25 et 27,5 gigahertz – cela la rend dangereusement proche de la fréquence de 23,8 gigahertz : elle correspond à celle à laquelle émet la vapeur d’eau dans l’atmosphère. Les enchères concernent la bande de fréquence dite « 3,5 GHz » : elle est comprise entre les fréquences de 3,4 et 3,8 gigahertz. Cette réactivité est cruciale pour l’industrie, car des échanges constants et quasi-immédiats sont requis pour faire émerger des usages comme le transport autonome. On se souvient que la première génération de téléphonie mobile permettait de passer des appels, la 2G d’y ajouter du texte via les SMS, la 3G de commencer à envoyer des images et la 4G de développer l’internet mobile et les usages vidéo.
Le risque est réel, les opérateurs prévoyant un quadruplement en cinq ans du trafic de données (circulation de vidéos 4K, bientôt 8K, via les plateformes de streaming comme Netflix…). Cet usage devrait se développer avec la bande de fréquence à 26 GHz : ce sont ces ondes de haute fréquence qui permettront de multiplier le débit avec, en contrepartie, « une portée réduite (quelques centaines de mètres contre 1 km à 2 km pour la 4G), car plus la fréquence est élevée, plus les ondes sont absorbées rapidement ». Mais le gouvernement a souhaité maintenir son calendrier, sans attendre un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) prévu en mars 2021. Car des questions demeurent sans réponses. En avril 2019, l’ANFR a remis son rapport pour 2018 après plus de 3 000 mesures. Elles devaient avoir lieu en avril mais ont été reportées, épidémie de coronavirus oblige. En ville, il pourrait y en avoir à tous les coins de rue !
8/ La 5G peut-elle avoir des effets sur la santé ? En début d’année, les services de la ministre de la Santé ont rappelé que la 5G devra s’inscrire dans le cadre réglementaire actuel en ce qui concerne l’exposition du public aux ondes. La 5G peut gérer des millions d’objets connectés dans le champ d’une seule antenne. L’exposition aux tissus humains n’est que superficielle : elle concerne néanmoins la peau et les yeux, recouvert d’une couche d’eau qui absorbe les ondes. En revanche, il y a une deuxième bande de fréquence qui peut être mise à contribution pour la 5G. Elle est dite « 26 GHz » et concerne des fréquences bien plus élevées. La 5G est maintenant lancée en France, chez SFR, Bouygues Telecom et Orange. Orange, Free Mobile, SFR et Bouygues Telecom. En France, SFR a annoncé le 16 octobre la vente de smartphones 5G en France. En réalité, il s’agit d’une seconde phase de vente. Dans d’autres pays, elle a déjà été mise en vente.
C’est une gamme de fréquence proche de celle dans laquelle émet aujourd’hui la 4G… Ce qui s’est joué en 2020, c’est la définition des modalités d’attribution des fréquences, le lancement de la procédure permettant aux opérateurs de candidater pour récupérer des nouvelles ressources en fréquences et l’attribution de ces fréquences aux lauréats. Les premières offres, régulièrement repoussées, sont attendues pour la fin de l’année 2020, avec des terminaux aux tarifs significativement plus élevés que leurs homologues équivalent en 4G. « La 5G pousse à la consommation », condamnent ainsi les opposants à cette technologie, qui y voient un nouvel avatar de l’obsolescence programmées de nos équipements électroniques. Cette question pousse certaines personnalités politiques à remettre en question l’intérêt de cette technologie. Précisons qu’il n’est pas question de supprimer l’accès à la 4G à l’arrivée de la 5G ; les deux couches de technologie mobile vont coexister. Vous avez peut-être croisé des communications commerciales de certains opérateurs qui annoncent des forfaits compatibles 5G ou qui vendent des smartphones compatibles avec l’ultra haut débit mobile.
- Connectivité sur des objets en déplacement
- N20 : 800 MHz (4G LTE)
- Temps de latence, c’est-à-dire délai de réponse
- Flandre = 20,58 V/m (4x plus stricte)
- Lire un des recours
- Mémoire de stockage : 256GB
- Poids : 217g
La première étape a déjà eu lieu, elle a vu le partage équitable des bandes de fréquences déjà mises sur le marché entre les quatre opérateurs. A la sortie, on verra sans doute l’un des opérateurs sortir son épingle du jeu pour devenir LE référent de la 5G en France. Une antenne 5G, elle, focalise son faisceau vers les utilisateurs de téléphones 5G. C’est un peu ce qui différencie le lampadaire de rue et le faisceau d’un projecteur qui suit un artiste sur scène (lien vers article LR ; on parle d’antennes MIMO, un acronyme anglais signifiant « entrée multiples, sorties multiples »). En effet, avec la 4G, l’antenne émet un signal sur un cône de 120° qui « arrose » l’ensemble des personnes qui se trouve dans son périmètre. Au moins dans un premier temps. Les enchères de fréquences 5G ont été lancées ce mardi 29 septembre 2020 (pour ne durer que 3 jours), sans tambour ni trompette, tant l’air du temps paraît hostile à cette nouvelle technologie télécom, conspuée par une partie de l’opinion, des responsables politiques et des ONG. Les dessous de la 5G, c’est le sujet traité mercredi 7 octobre 2020 à partir de 14h30 dans l’émission de France Bleu Minute Papillon, présentée par Sidonie Bonnec, avec comme invité Olivier Lascar, rédacteur en chef du pôle digital de Sciences et Avenir.